La politique de la ville se fait avec les acteurs de terrain

En juillet 2018, la mobilisation nationale pour les habitants des quartiers était lancée. Moins d’un an après, plus de la moitié des 40 mesures retenues se déploie (voir le point d’étape). Du 15 au 26 avril dernier, Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, a mis l’accent sur des engagements de cette feuille de route, qui ont pris forme sur le terrain, grâce à l’implication des décideurs locaux, des associations, habitants, opérateurs et services de l’État.
Séquence 1 - 15 avril - Paris : la lutte contre les discriminations
La prévention des discriminations est l’une des mesures clés de l’axe « Faire République » de la feuille de route, car elle concerne l’égalité des droits des citoyens, en particulier les plus fragiles. La discrimination touche de nombreux domaines de la vie quotidienne : le logement, l’emploi, le déroulé des carrières professionnelles, les loisirs…
Julien Denormandie, ministre de la Ville et du Logement, et Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes et à la Lutte contre les discriminations, ont donc lancé une brigade anti-discrimination (Badi), le 15 avril dernier.
Avec @MarleneSchiappa au siège de @FacebookFR pour le lancement de la Brigade Anti-Discrimination #BADI. Une plateforme qui accompagne tous ceux qui sont discriminés. La discrimination n’a pas sa place dans notre République #égalité pic.twitter.com/XLf2Plxn2e
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) 15 avril 2019
De quoi s’agit-il ? Cette plateforme, accessible via Facebook, met en réseau de nombreux acteurs de la lutte contre les discriminations : institutionnels (comme la Dilcrah ou le Défenseur des Droits) ou associatifs comme la Licra, SOS Racisme, SOS Homophobie, ainsi que des structures qui étudient cette question comme l’Institut Montaigne.
Objectifs de la Badi :
- permettre à toute personne d’alerter sur une discrimination subie dans sa vie quotidienne ;
- sensibiliser « toute la société afin d’abaisser le seuil de tolérance qui subsiste face à la haine », ont déclaré les ministres ;
- évaluer la pertinence des politiques publiques en vigueur et proposer des mesures concrètes, élaborées avec les partenaires de la plateforme.
Accéder à la Badi : https://www.facebook.com/labrigadeantidiscrimination

Les emplois francs, un levier contre les discriminations à l’emploi
Pour accéder à un travail, notamment, la lutte contre les discriminations est un enjeu considérable pour les habitants des quartiers prioritaires, d’où l’expérimentation des emplois francs. Elle est déployée dans 740 quartiers (soit 13 territoires métropolitains et ultramarins) dans le cadre de la mobilisation nationale pour les habitants des quartiers.
Séquence 2 - 16 avril - Torcy (77) : le renouvellement urbain
Julien Denormandie s’est rendu à Torcy (77), le 16 avril dernier, pour y signer la convention pluriannuelle de renouvellement urbain de la communauté d’agglomération de Paris-Vallée de la Marne. Cette convention permettra d’améliorer la qualité de vie des 2 700 habitants du quartier de l’Arche Guédon, l’un des deux quartiers prioritaires de cette commune francilienne.
À savoir : dans le cadre de la mobilisation nationale, 10 milliards d’euros sont d’ores et déjà engagés pour soutenir l’avancée des chantiers du programme national de renouvellement urbain.
À Torcy, Julien Denormandie a salué un projet exemplaire, à la fois pour sa vision globale et pour l’implication de tous les partenaires : ville, État et habitants. « Plus que jamais nous devons penser la ville dans son ensemble, avec les espaces publics, les bâtiments, les déplacements, les activités économiques et sociales parce que l’expérience de la ville est une expérience globale ! », a-t-il souligné.
De fait, le projet de renouvellement urbain vise à construire ou à requalifier des logements, à diversifier l’habitat et ses fonctions, à créer un jardin public, à réorganiser le stationnement…

© ANRU
Séquence 3 - 18 avril - Savigny-le-Temple (77) : lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme
En France, 8 % de la population active considère n’avoir aucune compétence numérique, et plus de 25 % des Français éprouvent des difficultés à utiliser les équipements informatiques. Autant d’écueils dans leur vie quotidienne, mais aussi pour la recherche d’un emploi et l’insertion sociale. Pour répondre à ces enjeux socio-économiques, un effort sans précédent est consacré au développement des compétences clés comme la maîtrise du français et des usages du numérique.
Le 18 avril dernier, Julien Denormandie a rencontré des associations et habitants engagés dans une action d’apprentissage du français, à Savigny-le-Temple, à l’occasion du lancement du service de lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme « AVEC ». L’agglomération Grand Paris Sud, impliquée dans une démarche de « territoire inclusif », a initié ce service pour mobiliser et coordonner, au niveau de toute l’agglomération, des dispositifs et actions qui préviennent ou remédient à l’illettrisme et à l’illectronisme.
L’égalité républicaine passe par l’apprentissage de la langue. Je félicite @grandparissud qui grâce au dispositif AVEC coordonne des actions pour lutter contre l’illettrisme et l’illectronisme. pic.twitter.com/vE1qbkiMFp
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) 18 avril 2019
Séquence 4 - 19 avril – Créteil (94) : insertion par le sport
Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, et Roxana Maracineanu, ministre des Sports, ont rencontré des acteurs de la communauté sportive, réunis à Créteil, à l’occasion de la 17e édition du trophée « Fais-nous rêver », décerné par l’Agence pour l’éducation par le sport : services de l’État, mouvement sportif, collectivités, associations, entreprises, professionnels et bénévoles…
Tous participent de « La Grande Équipe de France dans les quartiers » que les deux ministres entendent constituer autour de la valeur sociétale du sport. Objectif : engager encore plus ces acteurs dans l’insertion par le sport des jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville. « L’insertion par le sport, c’est cela aussi la réussite républicaine, a appuyé Julien Denormandie. Le sport brise les frontières économiques et sociales, qui étouffent encore trop nos quartiers. »
Ce matin à la Maison du handball de #Créteil avec @RoxaMaracineanu pour lancer la Grande Equipe de France des quartiers. L’insertion par le sport c’est cela aussi la réussite républicaine. @ffhandball @FFF @FranceOlympique @FFVoile #breakdance @APELS_ pic.twitter.com/NtSDxrdAZK
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) 19 avril 2019
Repères
On compte seulement 4 % de licences sportives attribuées dans les quartiers prioritaires : c’est deux fois moins que ce que représentent les 4,8 millions d’habitants de ces quartiers dans l’ensemble de la population de France métropolitaine (2015). L’objectif est de développer la pratique sportive pour atteindre 3 millions de pratiquants supplémentaires, d’ici 2022.
Une « Grande Équipe » pour développer l’insertion par le sport
Pour constituer cette « Grande Équipe » et développer l’inclusion par le sport, il convient d’être collectifs et méthodiques, pour y associer les acteurs – acteurs socio-sportifs, fédérations, associations, entreprises… – en capacité de développer des programmes d’inclusion sportive. « Tous ensemble, nous sommes une équipe de France pour les quartiers », a ajouté le ministre.
Une ambition qui s’articule autour de l’activité sportive comme révélatrice de talents…
À travers une pratique sportive, les coaches, des éducateurs sportifs ou des bénévoles savent repérer et valoriser les savoir-être et les savoir-faire des jeunes pratiquants qui sont aussi mobilisables pour leur accès à la formation et à l’emploi.
… comme porteuse des valeurs citoyennes…
Cohésion sociale, lutte contre le racisme, prévention de l’homophobie, égalité hommes-femmes… : des valeurs que des grands sportifs peuvent promouvoir et faire partager.
…et porteuse de projet de territoire
Le sport permet de mobiliser les jeunes publics dans une dynamique d’insertion et/ou de citoyenneté au sein de l’école, de l’entreprise, etc.
Un accès aux équipements et à des disciplines diverses
Dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, l’accès aux équipements sportifs est essentiel pour offrir des équipements diversifiés et permettre une activité, encadrée ou libre, qui réponde aux besoins des enfants, jeunes ou adultes. Ces habitants, à travers les conseils citoyens en particulier, sont appelés à participer aux décisions d’implantation de ces équipements.
À Créteil, Julien Denormandie et Roxana Maracineau ont signé une circulaire qui intègre aux contrats de ville un volet consacré à l’action sportive à vocation d’inclusion.
L’inscription du sport à des fins d’inclusion sociale dans les contrats de ville est une reconnaissance majeur du rôle du sport dans nos quartiers, nos villes. Merci à @J_Denormandie de croire dans la performance sociale du sport. pic.twitter.com/TaO9YoDw5y
— Roxana Maracineanu (@RoxaMaracineanu) 19 avril 2019
Pour aller plus loin : lire les fiches de l’Observatoire national de la politique de la ville et le guide Le Sport au service de la cohésion.
À savoir
L’État va prochainement se doter d’une Agence nationale du sport qui portera une attention particulière aux enjeux et besoins liés au sport dans les quartiers de la politique de la ville – financement des équipements et des bassins d’apprentissage de la natation, maintien des crédits dédiés aux 1 000 éducateurs sportifs… – et des territoires fragiles. Le CGET, le mouvement sportif et les collectivités y seront, en effet, représentés.